MIS – Programação – 2 de Agosto de 2020

Film, Filmes, Literatura, Literature, Livros, Reblogging

A segunda edição do MIS Ex-Libris, programa do museu que traz bate-papos ao vivo sobre literatura e que visa debater novos suportes tecnológicos, aborda o livro Ménage Literário, Literary Menage, Ménage Literario (2020), edição trilíngue (português, inglês e espanhol ) recentemente lançado pela Relicário Edições.
— Read on www.mis-sp.org.br/programacao/a44643ff-4851-49a5-821a-57d4d674a6c9/misemcasa-mis-ex-libris-menage-literario-literary-menage-menage-literario

Transcription, “Chacal: Interdit de faire de la poésie”

Brazilian literature, Chacal, Film, Filmes, Literatura, Literature

Titre: Chacal: Interdit de faire de la poésie
Réalisateur: Rodrigo Lopes de Barros
Production et scénario: Guilherme Trielli Ribeiro & Rodrigo Lopes de Barros
Traduction: Inès Ouedraogo
Website: anaforuana.com/chacal

1.

Hello! Hello!

En avril 2014, le poète Chacal, invité à Harvard, passe une semaine aux États-Unis où il présente son art en tant que poète et performeur. Il se lance dans l’inventaire de ses expériences, lié à la Poésie Marginale (Génération Miméographe), à laTropicália et au rock.

Lors de la publication de son premier livre en 1971, Chacal fait ses débuts durant la période la plus truculente/agressive de la dictature militaire brésilienne qui, sous l’ AI-5, a ravagé le pays de persécutions politiques, tortures, exil.

Le poète propose une interprétation singulière de la (contre) culture brésilienne, des années 60 à nos jours.

Lors de sa visite, Chacal a réalisé des performances, vocalisé ses poèmes, enregistré des entretiens, harvagabonder dans le campus et aux alentours, vivant la poésie en marge, irréductible aux formules et  codes de conduite, lois et normes esthétiques.

Ce film résulte du contact-improvisation que les réalisateurs ont maintenu avec le poète, offrant une vision de son passage par l’institution nord-américaine : passage contaminateur d’une poétique post-hippie et proto-punk.

2.

OPÉRA D’OISEAUX

l’objectivité de la photographie est une illusion
ceux qui pensent qu’elle illustre la réalité se trompent.
c’est que quand le photographe dit
regarde l’oiseau! Un oiseau aux ailes oblongues
sort de l’intérieur de l’oeil de l’appareil
avec une palette de couleurs
et une musette de pinceaux
survole la tête du photographe
survole la tête du photographe
et se pose sur son épaule gauche
et de là, peint une scène.
en gros,
la photographie est un opéra d’oiseaux.

3.

L’utopie hippie dans laquelle j’ai plongé corps et âme? Paix et amour. Et changer les paramètres de la société. Ça me plaisait. J’ai vécu profondément l’époque des utopies. Autant celle de la politique, des guérillas, de la lutte armée, que j’ai vécues même si je n’y ai pas participé activement, que celle des hippies, de la paix et de l’amour, des communautés. Je ne sais pas vivre sans ça, tu sais. Et en même temps, le mimographe faisait partie de ce contexte précaire, pauvre et urgent. Tout ça c’était des valeurs positives pour nous. Cette urgence… La police te court derrière et toi, paf ! En un rien de temps tu es là-bas, en train de distribuer des livres, faire des livres. Je n’avais pas cette notion de l’accomplissement, de faire un grand poème. Donc j’ai lancé mon premier livre en miméographe. Muito prazer, Ricardo (Enchanté, Ricardo) date de 71. Cent copies en miméographe.

4.

RAPIDE ET RUSÉ

il va y avoir une fête
où je vais danser
jusqu’à ce que ma chaussure me demande d’arrêter.

alors j’arrête
j’enlève ma chaussure
et je danse le reste de la vie.

5.

Je veux me mettre à poil/ je m’en fiche / à ce carnaval je vais sortir comme ça / chui fou de toi / j’ai porté des vêtements toute l’année / je me suis bien tenu / j’ai même eu bonne réputation / mais cette année je suis en deuil / je suis fou / c’est ça la décision / si tu ne l’acceptes pas / ma résolution / laisse tomber / profite de la vue / chui défoncé / je veux rester à poil.

6.

À Rio de Janeiro, le Nuvem Cigana (Nuage Gitan) entre en scène: un collectif de poètes, architectes, funambules, photographes et fauteurs de troubles.

Ah, Nuvem Cigana… Le Nuvem Cigana, en un peu plus de sept ans d’existence, a publié une douzaine de livres, calendriers, almanachs et réalisé un nombre infini d’Artimanhas (tours), qui étaient des représentations explosives et anarchiques qui terminaient toujours en batucada (cercle de batteurs).

Et lui, en pleine dictature, le Nuvem Cigana, en pleine dictature, circulait dans les tentacules de la ville, répandant le délire, le carnaval, la poésie.

«Tant qu’il y a du bambou, il y a des flèches!» «Tant qu’il y a du bambou, il y a des flèches!» Disait Ronaldo Bastos. «Quand les temps sont durs, vient le temps des durs!» Disait Luís Eduardo Resende, poète et artiste plasticien du groupe.

Les jeudi, on faisait un foot au Caxinguelê et, après ces chocs énormes, ces matchs monumentaux, la bande se retrouvait au bar pour prendre une bière et là, les compositeurs du Groupe Carnavalesque Littéraire-Musical Euterpe Charme de la Sympathie (Bloco Carnavalesco Lítero-Musical Euterpe Charme da Simpatia, une section du Nuvem Cigana, faisait défiler ses sambas :

Je veux me mettre à poil  / je m’en fiche / à ce carnaval / je vais sortir comme ça / chui fou de toi

7.

Et j’avais cette vie de contre-culture, là-bas, à Rio. Sexe, drogue et rock’n’roll. Et ces deux choses m’ont scotché: la télévision et, un peu plus tard, l’acide lysergique (LSD), qui était une chose, une bombe, cinquante mégatonnes dans la tête!, en rapport avec cette époque-là. Je voulais avoir cette expérience. Les gens disaient: “tu vas prendre ça et tu vas voir les couleurs bouger, les sons, les paillettes.” “Putain, c’est ce que je veux,c’est ce que je veux!” Et puis j’en ai pris un, mec, mais il s’est rien passé. J’ai pris un disque de Hendrixque je balançais devant mes yeux et rien, rien du tout. Du coup, j’ai pris une feuille et un crayon et j’ai commencé à écrire: “je veux adresser, ici, bien clairement, ma protestation contre l’absence de couleurs, sons, lumières, paillettes…”J’ai failli appeler le service après-vente. Toute cette histoire d’acide c’est la recherche d’une autre perception, pas seulement sensorielle mais philosophique. C’était une nécessité presque hystérique à cette époque-là. Et pas seulement avec l’acide… ça marchait aussi avec les champignons, l’herbe et d’autres drogues, pas vrai? On testait pratiquement tout ce qui nous passait sous la main.Mais en fait, tout ça, ça venait de Rimbaud: le dérèglement total des sens.

8.

La Poésie Marginale, par exemple, est un pêle-mêle. Elle n’a pas de statut défini, par exemple, comme la Poésie Concrète. Même le Modernisme a son manifeste et plusieurs mouvements ont leur propre manifeste. La Poésie Marginale, non. Et, en son sein, il y a plusieurs groupes distincts. Ce qui nous a unis? La dictature. Et la dictature, cet épouvantail, était plus importante que toutes nos chamailleries. Entre nous et le Concrétisme, malgré cette querelle entre Poésie Marginale et Concrétisme, ainsi que d’autres différences, par exemple, entre Waly [Salomão] et moi, [Paulo] Leminski et moi. Ils pensaient que la Poésie Marginale était de bas répertoire, qu’elle ne dialoguait pas avec la tradition poétique. Mais nous étions ensemble, nous étions ensemble à ce moment-là.

UN MOT

un
mot
écrit est un
mot non-dit est un
mot maudit est un mot
gravé comme gravure qui est un mot gavroche comme goyave qui est un mot goûteux

9.

VILLE

ville: membre étrange                       

foules
lignes croisées
embouteillages

étrange ville-membre

cristallisation de chaos ennui stupeur
encornée dans l’espace
veines ouvertes demandant plus
plus plus toujours plus

ville: membranule sinistre

babel belliqueuse
bandes de gens n’allant nulle part
voile infini de pulsations
gaz désirs déchets
paroles & balles
perdues  perdues  perdues

ville: sinistrissime membre

tout se recrée et s’enfume
tes citroëns ton rock and roll
les feux de la rampe brillent sur les caniveaux
what’s going on
la presse ne peut pas s’arrêter
informations informations informations
revue aussitôt achetée aussitôt dépassée
retransformer la matière
cloner l’idée
feuilleton feuilleton feuilleton

ville-membre étrange

choc électrique tous les jours
des jours des mois des années durant
désintégrer – bang big –
en une implosion finale
impuissants pour formater
des milliards de bytes
des trillions de tubes cathodiques
en expression intelligible

ville: membre étrange

            excès exagération chose fumée
corps criblé de bits
corps criblé de bits
corps criblé de bits

10.

Cette différence, que je n’arrive toujours pas à exprimer avec clarté, ce passage des années 60 aux années 70, est comme si toutes les utopies s’étaient brisées/avaient péri. Les hippies, la contreculture… Et, soudainement, tu as avec le fait historique de John Lennon qui dit « que le rêve est terminé » en 71. Et aussi, les morts de Hendrix, Joplin, Jim Morrison. Donc on aurait dit qu’il n’y avait plus d’issue. L’acide lysergique, les expériences psychédéliques, allaient nous mener vers à la mort. Là-bas (à l’étranger), c’était ça. Ici (au Brésil), c’était la déportation de Caetano Veloso, de Gilberto Gil. Ce fut un acte symbolique très fort. La censure, la répression, définissent un peu notre nouvelle génération qui arrivait, la Poésie Marginale incluse. Je pense que c’est une génération proto-punk. Elle est post-hippie et proto-punk. Elle n’a plus l’illusion du rêve qu’il

11.

Mon premier poème psychiatrique:

De l’oreille gauche de Moïse
sautait un lutin boiteux
pendant les nuits de pleine lune.

 

Ce poème a un rythme et a en même temps ce mordant, ce quelque chose d’Oswald de Andrade. Et en même temps, il a des images psychédéliques. Lutins, boiteux… C’est déjà l’influence des années 70, de l’acide que j’ai pris. Donc, il y avait déjà ce mélange, n’est-ce pas? J’étais un Oswald psychédélique. C’est ce que j’étais, en fait.

12.

Rio de Janeiro, 1970. Entre les cris de but du triple championnat du Mexique et les hurlements de douleur de prisonniers politiques torturés, la vie est un cauchemar. Quiconque est doté d’un minimum de sens de la justice sociale luttera avec les armes qu’il a en main. Un jour, Charles m’a montré ce livre: Oswald de Andrade. Le cannibale en chef. Je suis resté bouche bée pendant trois jours. Enfin, ce que je cherchais: un poème concis, un poème amusant, un ciné-poème. Et les manifestes! Et les manifestes d’Oswald! «Seule l’anthropophagie nous unit!» «Le Carnaval de Rio de Janeiro est l’évènement religieux de notre race!» «La joie est la seule certitude dans le matriarcat de Pindorama!» «Nous voulons la révolution caribéenne!» «Nous voulons la révolution caribéenne!» «Nous voulons la révolution caribéenne!»

Et là, je n’ai même pas fait… ah si, j’ai fait… c’est un… c’est un cube de… comme si c’était un grillage, une cage… sauf que c’est un cube. Puis, je saute dessus pour faire un rassemblement-éclair, «à bas la dictature!» et ainsi de suite…

Rue Santa Luzia, centre-ville de Rio, rassemblement-éclair! Vladimir Palmeira, leader de la UBES (Union Brésilienne des Étudiants du Secondaire), saute sur un poteau, crie une demi-douzaine de slogans, incendie la foule et s’enfuit! « Seule la lutte armée peut renverser la dictature! Le peuple uni ne sera jamais vaincu! À bas la Réforme Universitaire! » Rassemblement-éclair: la synthèse, l’urgence, la conviction dans ce qui se déclare ! Je les ai prises avec moi. «Tout poète est trafiquant d’armes!» «Tout poète est trafiquant d’armes!» «Est trafiquant d’armes!»

13.

On allait voir Yellow Submarine au Musée d’Art Moderne et on planait avec. Il y avait toute une stimulation visuelle là-bas, avec les couvertures d’albums et les chansons. “Their Satanic [Majesties] Request”, des Stones, ça c’était extraordinaire! Ça devait avoir été fait sous effet lysergique, c’est pas possible, c’est comme “Sargent Pepper’s”! Donc t’étais imbibé de ça, de ce monde. Ça faisait partie de toi, c’était une seconde peau, ça faisait partie de ton corps. C’était presque comme une affaire politique, t’étais en train de te défoncer et d’essayer de changer le monde. Tu sortais dans la rue en sifflant et c’était comme si tout était un message de la révolution. L’art était le détonateur de la révolution. C’est de là que ça venait. Godard? Godard, ça c’était d’une violence brutale. Faut pas croire que c’était peace and love. C’était une tentative désespérée de sortir d’une structure, y compris d’un mode de pensée. Essayer de rompre avec cette logique occidentale de la pensée, du sujet-verbe-complément, cette chose linéaire, cartésienne qui gouverne notre pensée. C’était toi, sous un autre type de comportement, une autre vision du monde, c’était toi en train d’essayer de rompre avec tout ça. C’était toi en train de couper les racines. C’était radical. À partir du langage. Et la police n’aimait pas ça. C’était interdit d’être heureux. C’était interdit de se défoncer. C’était interdit d’avoir les cheveux longs. Interdit de faire de la poésie.

14.

À LA BIBLIOTHÈQUE

Avec la folie en poche, Orlando est entré
Dans la bibliothèque de Harvard.
Il a feuilleté des pages saugrenues sur
Les idées l’architecture et le désordre
Des hommes.
Il a trouvé ça marrant. Il a gardé son sérieux. Il a rit.
Il a chialé.
Il a commencé à trembler.
Il a senti un trou dans sa poche.
Il a senti son corps mouillé.
En train de fondre.
Beto est arrivé à temps pour récupérer dans un verre
la flaque d’eau qui coulait vers la canalisation.
Plus tard, Orlando a dit:
Je ne ferai plus jamais ça. Never more.

15.

Les années 70 continuent, elles continuent à exister. J’ai de l’espoir. Je vois une nouvelle génération au Brésil très différente de celle que j’ai vu il y a deux, trois ans auparavant. Un groupe très soudé. Et pas seulement au Marché. Au contraire: il y a des alternatives, d’ailleurs meilleures que celles que l’on avait dans les années 70, où sortir de la ville était une utopie, un désir, mais aujourd’hui il y a toute une structure pour ça. Et même ceux qui restent sont retournés se disputer dans les rues, se sont remis à rêver, pensant que c’est encore possible. Au moins les gamins montrent à nouveau leurs griffes.

16.

S’il te plaît, éteint l’éclairage parce que Magomagu [Magicien Magu] veut donner un spectacle pour un public distinct.

VIE

Ronger
Ruminer
Broyer du noir
Mourir

Oh! Oh! Personne n’a aimé, mince… Ah… Ah… Je sais que vous voulez que je le fasse à nouveau, mais c’était pas bon.

VIE

Ronger
Ruminer
Broyer du noir
Mourir

(applaudissements)

Merci beaucoup! Merci beaucoup! Pas besoin, pas besoin d’applaudissements, pas besoin. Magomagu vous dispense d’applaudir. Magomagu à Harvard! Vous verrez ce que ça donne Magomagu à Harvard! Magomagu est venu flâner à Harvard avec vous…

Transcrição de “Chacal: Proibido Fazer Poesia”

Brazilian literature, Chacal, Cinema, Film, Filmes, Literatura, Literature, Poesia

Título: Chacal: Proibido Fazer Poesia
Direção: Rodrigo Lopes de Barros
Produção e Roteiro: Guilherme Trielli Ribeiro & Rodrigo Lopes de Barros
Website do filme: anaforuana.com/chacal

 

Sequência 1.

Hello! Hello!

Em abril de 2014, o poeta Chacal, convidado por Harvard, passa uma semana nos EUA, onde apresenta sua arte de poeta e performer. Ele se empenha num balanço memorialístico, ligado à  Poesia Marginal (Geração Mimeógrafo), à Tropicália e ao rock.

Ao publicar seu primeiro livro em 1971, Chacal surge na fase mais truculenta da ditadura militar brasileira que, sob a tutela do AI-5, assolava o país com perseguições políticas, torturas, exílio.

O poeta propõe uma interpretação singular da (contra) cultura brasileira, dos anos 60 aos dias atuais.

Durante a visita, Chacal realizou performances, vocalizou poemas, gravou entrevistas, harvadiou pelo campus e arredores, vivendo a poesia à margem, irredutível a fórmulas e códigos de conduta, leis e normas estéticas.

Este filme resulta do contato-improvisação que os realizadores mantiveram com o poeta, oferecendo uma visão de sua passagem pela tradicional instituição norte-americana:  passagem contaminadora de uma poética pós-hippie e proto-punk.

 

Sequência 2.

ÓPERA DE PÁSSAROS

a objetividade da fotografia é uma falácia
erram os que acham que ela retrata o real.
o que há é que quando o fotógrafo diz
olha o passarinho! uma ave de asas oblongas
sai de dentro do olho da câmera
com uma paleta de cores
e um embornal de pinceizinhos
sobrevoa a cabeça do fotógrafo
sobrevoa a cabeça do fotógrafo
e pousa sobre seu ombro esquerdo
de lá, pinta a cena.
em suma,
a fotografia é uma ópera de pássaros.

 

Sequência 3.

A utopia hippie, que eu me comprometi mais, né? Paz e amor. E mudar os parâmetros da sociedade. Eu gostava disso. Eu vivi profundamente a época das utopias. Tanto política, tanto das guerrilhas, tanto da luta armada, apesar de não ter participado ativamente, mas vivi isso, quanto a dos hippies, do paz e amor, das comunidades. Eu não sei viver sem isso, sabe? E, ao mesmo tempo, o mimeógrafo fazia parte daquele contexto precário, pobre e urgente. Tudo isso eram valores positivos pra gente. Essa urgência… A polícia está correndo atrás de você e você ¾ pá! ¾ está ali, rodando os livros, fazendo os livros. Não tinha essa de acabamento, de fazer o grande poema. Então eu lancei meu primeiro livro em mimeógrafo. Muito prazer, Ricardo é de 71. Cem cópias em mimeógrafo.

 

Sequência 4.

RÁPIDO E RASTEIRO

vai ter uma festa
que eu vou dançar
até o sapato pedir pra parar.

aí eu paro
tiro o sapato
e danço o resto da vida.

 

Sequência 5.

Quero ficar pelado / eu não quero nem saber / nesse carnaval eu vou sair assim / tô maluco pra você / eu vesti roupa o ano inteiro / fiquei direito / tive até reputação / mas esse ano estou de luto / fiquei maluco / essa é a decisão / se você não aceitar / essa minha resolução / deixa isso para lá / aproveita o visual / que eu tô muito doidão / quero ficar peladão.

 

Sequência 6.

No Rio de Janeiro, entra em cena a Nuvem Cigana: um bloco de poetas, arquitetos, funâmbulos, fotógrafos e arruaceiros.

Ah, Nuvem Cigana… A Nuvem Cigana, em pouco mais de 7 anos de existência, publicou uma dezena de livros, almanaques, calendários e produziu uma infinidade de Artimanhas, que eram recitais explosivos, anárquicos, que sempre acabavam em batucada.

E ela, em plena ditadura, a Nuvem Cigana, em plena ditadura, ela circulava pelas artérias da cidade, espalhando o delírio, o carnaval, a poesia.

“Enquanto houver bambu, tem flecha!”, “Enquanto houver bambu, tem flecha!”, dizia Ronaldo Bastos. “Firme no leme que a reta é torta!”, “Firme no leme que a reta é torta!”, dizia Luís Eduardo Resende, poeta e artista plástico do grupo.

Às quinta-feiras, a bola rolava no Caxinguelê, e depois dos embates terríveis, aquelas peladas monumentais, a rapaziada se reunia no bar pra tomar uma cervejinha. E então, lá, a ala dos compositores do Bloco Carnavalesco Lítero-Musical Euterpe Charme da Simpatia, o braço alado da Nuvem Cigana, desfilava os seus sambas:

Quero ficar pelado / eu não quero nem saber / nesse carnaval eu vou sair assim / tô maluco pra você…

 

Sequência 7.

E vivia essa vida lá no Rio, de contracultura. Sexo, drogas e rock’n’roll. E foram as duas coisas que fizeram a minha cabeça: a televisão e, depois, o ácido lisérgico, que era uma coisa ¾  foi uma bomba, cinquenta megatons na minha cabeça! ¾ que tinha a ver com aquele momento. Eu queria ter aquela experiência. O pessoal dizia: “você vai toma isso e vai ver as cores se mexendo, os sons, brilhos.” “Porra, eu quero, eu quero isso!” Aí tomei um, cara, e nada acontecia. Eu pegava o disco do Hendrix e ficava balançando na minha frente e nada, nada. Aí peguei papel e lápis e comecei a escrever: “quero deixar aqui, bem claro, meu protesto contra a ausência de cores, sons, luzes, brilhos…” Quase que eu mando pro PROCOM. Toda a coisa do ácido é uma busca de uma outra percepção, não só sensorial mas filosófica. Era uma necessidade quase que histérica naquele período. E não era só o ácido… Servia cogumelo, servia maconha, servia vários outros tipos de drogas, né? A gente era praticamente um piloto de prova, teste drive de tudo o que aparecia pela frente. Mas, na verdade, isso vinha de Rimbaud: o desregramento total dos sentidos.

 

Sequência 8.

A Poesia Marginal, por exemplo, é um saco-de-gatos. Não tem um estatuto definido, por exemplo, como tem a Poesia Concreta. O próprio Modernismo, por exemplo, tem o manifesto dele e vários movimentos têm os seus manifestos. A Poesia Marginal não. E, dentro dela, tem vários grupos distintos. O que que nos uniu? A ditadura. E a ditadura, aquele espantalho, era maior que qualquer briguinha da gente. Entre nós e o Concretismo, embora houvesse essa briga entre Poesia Marginal e Concretismo e outras diferenças, por exemplo, minhas com o Waly [Salomão], com o [Paulo] Leminski. Eles não se consideraram poetas marginais. Eles achavam que a Poesia Marginal era de baixo repertório, que não dialogava com a tradição poética. Mas estavam juntos, estavam juntos naquele momento.

UMA PALAVRA

uma
palavra
escrita é uma
palavra não dita é uma
palavra maldita é uma palavra
gravada como gravata que é uma palavra
gaiata como goiaba que é uma palavra gostosa

Sequência 9.

CIDADE

cidade: parada estranha

aglomerações
linhas cruzadas
engarrafamentos

estranha cidade parada 

cristalização de caos tédio estupor
escornada no espaço
veias abertas pedindo mais mais mais sempre mais

cidade: paradinha sinistra
babel bélica
bando de gente a ir a algum lugar nenhum
infinito véu de pulsações
gases           desejos           dejetos           gestos
palavras & balas
perdidas perdidas perdidas

cidade: sinistríssima parada

tudo é recriado e se esfumaça
seus citroens    seu rock and roll
luzes da ribalta refletem na sarjeta
what’s going on
as prensas não podem parar
notícia notícia notícia
revista já vista já velha
reprocessando matéria
clonando idéia
novelha novelha novelha

parada cidade estranha

choque elétrico todo dia
a dias meses anos
desintegrar – bang big –
numa implosão final
impotentes para formatar
bilhões de bytes
trilhões de raios catódicos
em expressão inteligível

          cidade : parada estranha

excesso exagero coisa fumaça
corpo crivado de bits
corpo crivado de bits
corpo crivado de bits

 

Sequência 10.

Essa diferença, que eu ainda não consigo expressar com muita clareza, essa passagem dos 60 pros 70, é como se todas as utopias tivessem ruído. Os hippies, a contracultura… E, de repente, você tem o fato histórico do John Lennon falando que “o sonho acabou”, em 71. E as mortes, também, de Hendrix, Joplin, Jim Morrison. Então parece que não havia mais saída. A lisergia, as experiências psicodélicas, iam nos levar à morte. Isso, do lado de lá. Do lado de cá, a deportação do Caetano, do Gil. Isso foi um fato simbólico muito potente. A censura, a repressão, definem um pouco essa nova geração que estava chegando, inclusive a Poesia Marginal. Eu acho que é uma geração proto-punk. Ela é pós-hippie e proto-punk. Ela não tem mais a ilusão do sonho, que tinha nos 60, e já tem a ideia da porrada, dos punks dos anos 70.

 

Sequência 11.

Meu primeiro poema psiquiátrico:

Da orelha esquerda de Moisés
saltava um duende capenga
nas noites de lua nova.

Esse poema tem um ritmo e tem ao mesmo tempo essa secura, essa coisa do Oswald de Andrade. E ao mesmo tempo ele tem imagens psicodélicas. Duendes, capengas… Isso já é influência dos anos 70, dos ácidos que eu tomei. Então havia essa mistura, não? Eu era um Oswald psicodélico. Que é o que eu era, na verdade.

 

Sequência 12.

Rio de Janeiro, 1970. Entre gritos de gol do tricampeonato do México e uivos de dor de presos políticos sob tortura, a vida é um pesadelo. Quem tem um mínimo de senso de justiça social vai à luta com as armas que tiver à mão. Um dia, Charles me apresentou esse livro: Oswald de Andrade. O antropófago-mór. Fiquei três dias boquiaberto. Enfim, o que eu procurava: o poema enxuto, o poema engraçado, o cinepoema. E os manifestos! E os manifestos de Oswald! “Só a antropofagia nos une!” “O carnaval no Rio de Janeiro é o acontecimento religioso da raça!” “Alegria é a prova dos nove no matriarcado de Pindorama!” “Queremos a revolução caraíba!” “Queremos a revolução caraíba!” “Queremos a revolução caraíba!”

E aqui, que eu nem fiz… ah, fiz, sim… é um… é um cubo de… como se fosse uma grade, uma gaiola… só que é um cubo. Aí eu pulo em cima dele pra fazer o comício-relâmpago, “Abaixo a ditadura!” e tal…

Rua Santa Luzia, centro do Rio, comício-relâmpago! Vladimir Palmeira, líder da UBES, pula em cima de um poste, grita meia dúzia de palavras de ordem, incendeia a galera e vaza! “Só a luta armada derruba a ditadura!”; “O povo unido jamais será vencido!”; “Abaixo a Reforma Universitária!”; “Abaixo a Reforma Universitária!” Comício-relâmpago: a síntese, a urgência, a convicção daquilo que se diz! Levei comigo. Todo poeta é um traficante de armas! Todo poeta é um traficante de armas! é um traficante de armas!

 

Sequência 13.

A gente ia ver o Yellow Submarine no Museu de Arte Moderna e ficava chapado com aquilo. Tinha todo um estímulo visual ali, nas capas de discos e nas músicas. “Their Satanic [Majesties] Request”, dos Stones, aquilo era extraordinário! Aquilo é feito possivelmente sob efeitos lisérgicos, não é possível, é como o “Sargent Pepper’s”! Então você estava embebido por isso, por esse mundo. Aquilo fazia parte de você, era uma segunda pele, fazia parte do teu corpo. Era quase como uma coisa política, você está tomando e tentando mudar o mundo. Você saía na rua assoviando e aquilo tudo era como se fossem mensagens da revolução. A arte era o estopim da revolução. Era por ali que a coisa vinha. Godard? Godard era de uma violência brutal aquilo. Não era tão paz e amor assim. Era uma tentativa desesperada de sair de uma estrutura, inclusive de pensamento. Tentar romper com essa lógica Ocidental do pensamento, do sujeito-verbo-predicado, essa coisa linear, cartesiana, que rege o nosso pensamento. Era você, através de um outro tipo de comportamento, de uma outra visão de mundo, era você tentar romper com isso. Era você cortar na raiz. Era uma coisa radical. A partir da linguagem.  E a polícia não gostava disso. Era proibido ser feliz. Era proibido ficar doidão. Era proibido ter cabelo comprido. Proibido fazer poesia.

 

Sequência 14.

NA BIBLIOTECA

Com a loucura no bolso, Orlando entrou
na biblioteca de Harvard.
Folheou folhas estapafúrdias sobre
As idéias a arquitetura e a descompostura
Dos homens.
Aí achou graça. Aí ficou sério. Aí riu.
Aí chorou demais.
Aí começou a tremer.
Sentiu o bolso furado.
Sentiu o corpo molhado.
Derretendo-se.
Beto chegou a tempo de recolher num copo
A poça d’água que coria pro ralo.
Orlando disse mais tarde:
Não faço isso never more.

 

Sequência 15.

Os anos 70, eles continuam, continuam acontecendo. Eu tenho uma esperança. Eu vejo uma nova geração no Brasil muito diferente do que eu via há dois, três anos atrás. Um pessoal muito ligado. E não é só no Mercado. Pelo contrário: é com alternativas, melhores, inclusive, das que nós tínhamos nos anos 70, que sair da cidade era uma utopia, era um desejo, mas que hoje em dia já tem toda uma turma estruturada pra isso. E mesmo os que ficam voltaram a brigar nas ruas, voltaram a sonhar, achando que é possível. Pelo menos a garotada voltou a mostrar as garras novamente.

 

Sequência 16.

Por favor, apagai a ribalta porque Magomagu quer performar para o distinto auditório.

“Vida”
Roer
Moer
Remoer
Morrer

Oh! Oh! Ninguém gostou, poxa… Ah… Ah… Eu sei que vocês querem que eu faça de novo, não ficou bom.

“Vida”
Roer
Moer
Remoer
Morrer

(aplausos)

Muito grato! Muito grato! Não precisa, não precisa aplauso, não precisa. Magomagu dispensa aplauso. Magomagu em Harvard! Vocês verão o que é Magomagu em Harvard… Harvard! Magomagu veio harvadiar com vocês…

 

Documentary interplays with Brazilian poet Chacal and his Post-Hippie and Proto-Punk Aesthetics [Press Release]

Brazilian literature, Chacal, Cinema, Essay, Film, Literature, Release

The film follows the April 2014 visit of the “marginal” poet to Harvard University 

 

Chacal: Forbidden to Write Poetry (2015, directed by Rodrigo Lopes de Barros and co-produced by Guilherme Trielli Ribeiro) is an allegoric transposition of the memories and interpretations about Brazilian culture that poet Chacal presented at Harvard University, in April 2014. The film offers an overview of his poems, performances, workshops, talks and life experiences, which took place during his passage through the well-known American educational institution.    

The documentary is based on the exchange between the filmmakers and the poet. Chacal engaged in a reflection on his own artistic journey, from his debut through the mimeographed book Muito prazer, Ricardo (1971) to the present day – encompassing his iconic collection of poems Belvedere (2007) and the publication of his autobiography and cultural testimony Uma história à margem (2010). These reflections involve, therefore, nothing less than four and a half decades of poetry, whose tensions emanate from a meticulous work concerning poetic language, as well as from an attentive observation of Brazilian and Western historical experience.         

Shot partially in Super 8, the film aims at providing, through images, the high-tension of the dialogue between the camera and Chacal’s electrik lyrics and vocals – as he proclaims to be the psychedelic reincarnation of Brazilian modernist Oswald de Andrade. His groundbreaking countercultural poems, which appear to be traversed by beats and rhythms from Tropicália (by lucid emotion and acid irony), discuss anthropophagically his poetic and political challenge: “Every poet is an arms dealer.”  

 

Technical Specifications   

English Title: Chacal: Forbidden to Write Poetry
Original Title: Chacal: Proibido Fazer Poesia
Year: 2015
Director and Editor: Rodrigo Lopes de Barros
Production and Screenplay: Guilherme Trielli Ribeiro and Rodrigo Lopes de Barros
Performance: Ricardo Chacal
Original Soundtrack: João Pedro Garcia & Tustão Cunha
Cinematography: Mar Bassa and Rodrigo Lopes de Barros

Length: 25 min.